HISTORIQUE
C'est la Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie, Maroc, et Tunisie, réunie à Bourges les 14 et 15 Octobre 1995, pour son 15ème Conseil National, qui a émis l'idée de l'érection de Mémoriaux Départementaux.
Suite à ça, Louis VERJAT, membre du Bureau National, a soumis cette proposition au Bureau Départemental de Saône et Loire qui l'a adopté le 7 Janvier 1996, ainsi que le Comité Départemental réuni à Prissé le 6 Octobre suivant.
Fort de ces accords par les instances départementales de la FNACA, Robert LETANG de la Commission GAJE, a soumis ce projet aux Associations d'Anciens Combattants de Saône et Loire ayant dans leur rang des Combattants ayant participé à la Guerre d'Algérie et aux Combats du Maroc et de la Tunisie.
- ARAC, ACPG, CATM, FNACA, UF, UNC, et UDAC. Par la suite, viendront nous rejoindre : SEV & AC et une représentation des Familles de Victimes.
Note : Suite à la présentation de différents projets en Avril 1999, c'est celui de J.C. LAVAUD, Plasticien, qui a été retenu par les Membres de la Commission et les élus du "site", car il symbolisait au mieux nos attentes.
Notre souhait, dès que l'idée de l'érection d'un mémorial départemental à la mémoire des combattants d'Afrique du Nord a été lancée en octobre 1995, a été d'y associer tous les Anciens Combattants d'Afrique du Nord du département de Saône et Loire, sans idées préconçues.
Nous pensons y avoir réussi, du moins nous l'espérons et c'est dans le même état d'esprit que nous avons souhaité y associer toutes les personnalités de notre département, qui ont elles-mêmes adhéré sans restriction à notre projet.
Nous ne pouvons les citer toutes, de peur d'en oublier.
Nous tenons à remercier publiquement les autorités, les élus qui nous ont apporté leur soutien administratif, le Ministère de la défense : D.M.P.A., le conseil général et le conseil régional, les municipalités, qui nous ont apporté leur soutien financier. Les municipalités de Blanzy et Montceau les Mines qui ont offert gracieusement le terrain, la Communauté Urbaine pour ses aides techniques et matérielles et le C.A.U.E.
Nos remerciements vont aussi aux associations d'anciens combattants départementales et locales, aux adhérents, aux particuliers, aux familles de victimes et à tous les organismes qui ont contribué au financement de cette œuvre.
Nous exprimons également notre satisfaction d'avoir comme président d'honneur M. le Préfet et comme membres : le président du conseil général, le président de conseil régional, le président des maires de Saône et Loire, le président de la Communauté Urbaine et maire de Montceau les Mines, le maire du Creusot, le maire de Blanzy actuel et son prédécesseur.
La commission technique
Président
GELET Roland FNACA / UDAC
V / Présidents
BARNET Marcel U.F.
CLEMENT Gilbert ACPG / CATM
DEQUIER Raymond UNC / AFN
EUVRARD Georges U.D.A.C.
LAFORET Johanny A.R.A.C.
VINCENT Paul F.N.A.C.A.
Secrétaire
LETANG Robert F.N.A.C.A.
Secrétaire Adjoint
GILET Jacquie ACPG / CATM
Trésorier
BUVOT Jean U.N.C.
Trésorier Adjoint
HIRTZ Jean U.F.
Membres
ANDRE Robert F.N.A.C.A.
BROCHOT Lionel F.N.A.C.A.
DEVAUX Jacques F.N.A.C.A.
DUMONTET Jean Paul S.E.V. & A.C.
Mme FRILY Josette Famille de tués
JEANNIN Aimé U.N.C. / A. du N.
MARGUERITE Guy U.N.C. / A. du N.
MORATILLE Michel U.F.
MOROT-GAUDRY Bernard F.N.A.C.A.
PERRIER Michel S.E.V. & A.C.
PINARD Pierre U.N.C. / A. du N.
PUPAT Roger A.C.P.G. / C.A.T.M.
REY Raymond A.R.A.C.
VERJAT Louis F.N.A.C.A.
Commissaires aux Comptes
DYRBUSZ Henri F.N.A.C.A.
RENIAUD André F.N.A.C.A.
Commission Technique
CLEMENT G., GELET R., JEANNIN A., LETANG R., MORATILLE M.,
PERRIER M., REY R.
Commission Financière
BUVOT J., DEVAUX J., DUMONTET J.P., EUVRARD G., GELET R.,
GILET R., HIRTZ J., LAFORET J.
Pourquoi avoir construit ce monument ? Pour fidéliser la mémoire, rendre hommage aux 201 Saône et Loiriens (portés à notre connaissance) morts pour la France en Algérie, Maroc ou Tunisie entre 1952 et 1962. Pour que chacun se souvienne de ceux que la guerre a fauchés dans leur plus bel âge et ait aussi une pensée pour les familles à jamais meurtries ! Nous voulons délivrer un message de paix à la jeunesse.
Déjà le 8 mai 1945, alors que certains pays fêtaient la victoire, la manifestation organisée par les Européens à SETIF et GUELMA est prise violemment à partie par des éléments nationalistes et dégénère en émeute sanglante. Le fossé se creusera davantage entre les deux communautés.
Certes, la paix sera rétablie, mais pour peu de temps. Des projets d'insurrection couvent chez les nationalistes algériens, tandis que la présence de la France est contestée en Tunisie et au Maroc.
1954, dans la nuit du 31 octobre et du 1er novembre, sera le point de départ de cette guerre. Près de 70 attentats dans toute l'Algérie. Les premiers morts sont trois appelés du contingent et un officier de carrière.
1955, premiers accrochages avec les bandes rebelles. L'état d'urgence est décrété sur le territoire Algérien. Le 20 août, c'est la fin du mythe des "OPERATIONS DE MAINTIEN DE L' ORDRE", la France entre en guerre. Les effectifs de l'armée sont portés à 100 000 hommes avec le premier rappel du contingent.
1956, face à la généralisation de la rébellion, la France engage le contingent en Algérie. En avril, les hommes ayant accompli la durée légale de 18 mois de service militaire sont rappelés ou maintenus sous les drapeaux. Près de 2500 officiers de réserve sont également rappelés. Ces mesures ne manquent pas d'émouvoir l'opinion publique. 400 000 hommes sont maintenant en Algérie. Cette année sera marquée par l'assassinat de 19 rappelés inexpérimentés à PALESTRO. Cette année là, c'est l'indépendance du Maroc le 2 mars et de la Tunisie le 16.
1957, c'est la "bataille d'Alger" où 1 800 fellaghas seront capturés. C'est également la construction d'un barrage électrifié entre la Tunisie et l'Algérie appelé "LIGNE MORICE".
1958, le 8 mai, trois hommes du contingent prisonniers sont exécutés par le FLN. 13 mai, manifestation à Alger - Un comité de Salut Public est créé qui demande le recours au Général DE GAULLE. Le 19 septembre, le 1er G.P.R.A. ( Gouvernement Provisoire de la République Algérienne ) est constitué au Caire. Le 23 octobre le Général propose la paix des braves qui est rejeté par le G.P.R.A. Il apparaît aussi que de plus en plus de pays aident le FLN directement ou indirectement. Le 21 décembre, le Général DE GAULLE est élu président de la République.
1959, le nouveau commandant en chef des armées dispose de 500 000 hommes. De grandes opérations sont montées et se déroulent toute l'année : "Couronne, Jumelles, Pierres Précieuses, Etincelles …". Le 28 mars les chefs de Willayas III & IV sont tués; le Général DE GAULLE veut contraindre la rébellion à négocier. Le G.P.R.A. en accepte le principe, mais finalement le projet échoue.
1960, du 24 janvier au 1er février semaine des barricades à Alger. Juin voit l'échec des pourparlers qui avaient secrètement lieu à Melun. Désirant précipiter le règlement de l'affaire algérienne, le 4 novembre le Général DE GAULLE parle d'une République Algérienne et annonce un référendum sur l'autodétermination. En décembre l' ONU reconnaît le droit de l'Algérie à l'autodétermination et à l'indépendance.
1961, le référendum a lieu le 8 janvier. Le OUI l'emporte très largement, même en Algérie. La voix de la négociation apparaît incontournable. En février, naît l' Organisation de l'Armée Secrète (OAS).
Du 21 au 25 avril se déroule le PUTCH DES GENERAUX. Le contingent ne s'y est pas associé. En mai, le G.P.R.A. et le gouvernement français annoncent l'ouverture de pourparlers à EVIAN. En octobre, le chef de l'Etat français prévoit l'institution d'un "Etat algérien souverain et indépendant par la voix de l'autodétermination".
Cette même année se déroulent de sanglants affrontements à Bizerte, les relations diplomatiques sont rompues avec la France.
1962, en février les pourparlers avec le FLN reprennent. Le 18 mars, les accords sont conclus à EVIAN entre la France et le G.P.R.A. Le lendemain, 19, le cessez-le-feu devient effectif dans toute l'Algérie. Ces accords sont entérinés le 8 avril.
Le calme ne s'installe pas pour autant. En effet, par le fait de terroristes, nous dénombrerons de nombreux morts dont seront principalement victimes les harkis et les musulmans restés fidèles à la France, sans oublier également de nombreux européens.
L'aventure algérienne de la France se termine par un autre drame, l'exode massif des français d'Algérie.
Le 3 juillet, le G.P.R.A. s'installe à Alger, la France reconnaît officiellement l'indépendance de l'Algérie et le 8 octobre, l'Algérie devient le 109ème membre de l'ONU. Les dernières troupes françaises rentrent en métropole en juin 1964.
Elle dura officiellement :
10 ans 6 mois et 1 jour sur les 3 théâtres d'opération : TUNISIE, MAROC, ALGERIE, dont : 7 ans 4 mois et 18 jours pour la seule Algérie.
Le bilan militaire est affligeant :
Près de 3 000 000 d'hommes mobilisés
Près de 30 000 jeunes français tués (dont 1 200 au Maroc et 250 en Tunisie) - 204 Saône et Loiriens parmi les victimes.
250 000 blessés ou malades.
800 000 cas sociaux.
Ce mémorial illustre une période tragique de l'histoire, la guerre en Afrique du nord.
L'essentiel est de témoigner avec une forme contemporaine et des matériaux qui perdurent, le respect pour des hommes morts au combat, de susciter une curiosité pour ces dix ans d'histoire souvent méconnue.
Sur un tertre circulaire, dix sphères partagées en leur milieu, sont séparées par dix éclats triangulaires bleus, assemblés verticalement. Le bleu comme la Méditerranée traversée, comme l'éclat d'une lame, comme un projectile meurtrier. Ces triangles illustrent une colonne vertébrale emblématique d'hommes fauchés debout. Les dix sphères symbolisent la révolution de la terre autour du soleil, soit dix années de guerre, dix années de vies brisées.
La disposition des sphères invite à une promenade de recueillement, une traversée du souvenir. Placées sur un sol naturellement coloré, elles se posent tels des écrins, en offrande à un devoir de respect, aux victimes de ce conflit.
La faible hauteur de ces volumes (1,50 M environ) permet au regard d'englober l'ensemble du site.
Ce premier espace traversé, aboutit à une place cérémonielle ceinte d'une élévation de terrain en forme de croissant, au centre duquel s'élèvent dix monolithes : rayons d'un soleil, témoins de la mémoire vive. Le cercle se reconstitue dans son entité par le truchement d'une anamorphose sur le sol de l'aire cérémonielle.
En écho, un obélisque, emblème solaire en Afrique du nord, se dresse à son côté, telle une borne signalant, de loin, l'emplacement du Mémorial.
Sur le flanc frontal du croissant, au pied du soleil émergeant de la ligne d'horizon, des bandes reconstituent l'intégralité de l'astre et portent, gravées, les noms des défunts.
Le cercle, au cœur de la plastique du Mémorial, traduit par ses déclinaisons, la fracture brutale d'hommes arrachés à la vie et un point fort de l'ouvrage.
Constitué, d'une part, d'un soleil naissant, d'autre part, de bandes transversales commémorant l'identité des disparus, le cercle instaure une unité retrouvée.
L'environnement proche du Mémorial présentant une élévation de terrain veut rappeler le mouvement qu'imprime le vent au sable et évoquer les changements de paysage du Bassin Minier, inhérents au travail des hommes.
Cet ensemble architectural appelle au recueillement, il témoigne d'une volonté de réconciliation et de paix pour que perdure la mémoire collective et que la conscience éclaire l'avenir.
J. C. LAVAUD
Plasticien
- 39,03 % des Associations d'Anciens Combattants et de ses Adhérents
- 23,92 % des Municipalités
- 19,93 % du Conseil Général
- 5,31 % du Conseil Régional
- 3,98 % de la D.M.P.A., Ministère de la Défense
- 3;94 % de Particuliers
- 3,89 % de diverses provenances
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